Jeudi 22 juillet, je me lève et je commence par me passer les nerfs sur tous ceux qui croisent mon chemin, tout le monde y a droit, le chat, les enfants et mon homme !
Je suis à fleur de peau, je pleure très vite et quitte même la table à l'heure du déjeuner !
Nous accompagnons tous les deux les enfants à leur atelier d'arts plastiques dans le but d'aller faire quelques emplettes chez Leroy Merlin où je n'ai pas mis les pieds depuis bien longtemps ; je me dis que ça me changera les idées et fera prendre l'air... et aussi que ça fera peut-être avancer le chmilblique... non, parce que zut, j'ai été décerclée il y a presque deux semaines et pas le moindre signe de faiblesse de mon col, c'est un comble !
En revenant, j'ai des douleurs dans le bas-ventre, mais je les assimile plutôt à ses douleurs digestives, douleurs assez vives et inhabituelles...
Le soir, les garçons se couchent tôt, et on se regarde un film avec les filles, un film pour accoucher, dixit Lionel, "Rires et châtiments" ; avant que ne commence notre séance, intuition féminine oblige, je fais un tour téléphonique des personnes susceptibles de venir passer la nuit chez nous au cas où. Quentin et Chloé sont prêts à se libérer si besoin est, ouf !
On regarde le film, assez drôle en effet, et après on se retrouve dans la cuisine pour partager un drink... et là, je sens couler le chaud liquide de la délivrance le long de mes jambes ! J'annonce que je crois bien que je suis en train de perdre les eaux à mes filles et à Lionel qui n'en croient pas leurs oreilles !
Je confirme quelques instants plus tard qu'il s'agit vraiment de liquide amniotique et non pas d'une incontinence de femme enceinte, et appelle Quentin qui termine son service au Courtepaille de Villepa et arrive, le carnet de prise de commande encore dans la poche arrière de son pantalon !
Il est 22h30, je monte prendre une douche et nous partons pour le centre hospitalier de Meaux.
Là, c'est le grand calme, une personne nous demande ce qui nous amène, on dit que j'ai perdu les eaux (les "os", comme l'écrira Lola à ses contacts hotmail), mais ça ne semble alerter personne pour le moment, la soirée continue sur les sièges métalliques de la salle d'attente des urgences obstétriques ; au début je n'ai pas trop de contractions, et pas douloureuses, mais au bout d'une ou deux dizaine de minutes, je commence à mieux les "sentir", et à arpenter la salle d'attente en respirant le plus amplement et longtemps possible, comme je l'ai vu dans mon dvd de préparation à l'accouchement.
A minuit, Maxime, mon sage-femme arrive enfin, et nous passerons le reste de la nuit ensemble, 8 heures précisément.
Mon col n'est dilaté qu'à 2 cm, je vais en salle de naissance pour attendre que les contractions devenues encore plus douloureuses, fassent leur travail de dilatation.
A 1 h, on est à 2, presque 3 cm, et je commence à trouver que ce col est un capricieux, puisque qu'on n'est pas encore à 3, que je souffre le martyr, et que le protocole est : pas de péridurale avant 3 cm de dilatation. C'est ce que m'explique Maxime, et j'ai beau lui dire que je ne suis pas d'accord, c'est comme ça...
A 2 h, on y est, Maxime peut appeler l'anesthésiste ! C'est amusant, je retrouve celui qui m'a posé la rachianesthésie pour le cerclage, mais évidemment, il ne se souvient pas de moi !
A 2 h 30, la péridurale est en place, et je commence à revivre, peace and love !...
Nous réussissons à dégoter un fauteuil inclinable et assez confortable pour Lionel, et entamons une série de mini siestes, histoire d'avoir un peu d'énergie à l'arrivée.
Après, Maxime passe toutes les heures mais la dilatation est très très lente, et vers 8 h, avant de terminer son service, il me pose un perfusion d'ocytocine, pour faire accélérer les contractions devenues plus rares et moins intenses (donc moins efficaces).
C'est Magali qui prend le relais à 8 h 30, une Magali en forme, souriante et tout en douceur.
On est alors à 7 cm.
A 11 h, Magali me dit qu'on va pouvoir passer à l'expulsion, c'est une bonne nouvelle, car ce n'est plus de notre âge de faire des nuits blanches !
A 11 h 15, malgré des poussées de qualité (si si, c'est Magali qui l'a dit), Camille reste comme bloqué très proche de la sortie (je peux sentir ses cheveux avec mes doigts !) ; du coup, alors qu'on était tranquille à 4, 3 médecins fraîchement parfumés déboulent dans la salle de naissance, dont un certain Ludo, manifestement spécialiste dans l'art de manipuler les forceps, et le voilà qui déballe les grandes palettes métalliques d'environ 30 cm de longueur sur 5 cm de largeur. Il place ses outils de part et d'autre de la tête de Camille, et exerce une traction de celui-ci alors que je pousse une avant dernière fois ; une dernière poussée, et les épaules de Camille sont libérées, je peux attraper mon bébé et le poser sur moi devant le regard ébahi de Lionel qui s'en assoit d'émotion, nous nous regardons transis d'amour devant ce petit être qui n'est ni lui ni moi mais un peu de nous deux, le meilleur de nous deux je suppose... Il es 11h19.
Camille ouvre de grands yeux curieux et les nôtres se remplissent d'une eau légèrement salée et tellement bonne... un concentré d'amour...
Mon rêve se réalise, notre enfant est arrivé pour ainsi dire à terme, il ne part que quelques instants pour la pesée (3430 g) et pour voir le pédiatre qui s'assure que les forceps ne l'ont pas traumatisé, et il restera deux heures en peau à peau contre moi, les yeux dans les yeux, comme je l'avais longtemps imaginé et espéré, tout en pensant que c'était réservé aux autres...
Vers 14h, la puéricultrice mesure et habille Camille juste à côté de nous (51,5 cm) et nous le redonne, et je suis montée dans ma chambre à 14h45, avec juste le temps d'avaler un peu de mon plateau repas (pas tout car les andouillettes au sortir d'une nuit blanche, ce n'est pas mon truc, même après une bonne nuit de sommeil d'ailleurs !) car les enfants (complètement surexcités !) arrivent pour découvrir leur nouveau petit frère ; ma mère est là aussi, presque aussi exténuée que nous, elle n'a pas dormi de la nuit, impatiente de connaître la fin de l'histoire, et a dû se lever à 8h pour venir relayer Quentin qui retravaillait à 10h !
23 juillet
2h30 : La péridurale est enfin posée, après 3h à serrer les dents !
5h : Petite pose en amoureux...
Le soleil s'est levé et mon utérus ressemble à un sablier !
On commence à être fatigué !
11h19 : Camille arrive !
12h35
15h
24 juillet
1 jour
Papa tout ému...
25 juillet
2 jours
Papy Micky
Sami
26 juillet
3 jours
3 jours, on sort !
Retour à la maison, câlin avec Maïa.
Câlin avec Lola
Pendant ce temps, Sacha joue dans un carton, et Lucas... dans le jardin !
Bébé perdu dans le grand moïse !
27 juillet
4 jours, et nous, même pas peur, on se marrie en secret, dans l'intimité de nos parents et enfants (+ 2 couples de copains qui ont vu de la lumière et qui se sont joints à nous !)
28 juillet
Forêt de Fontainebleau
Première sieste au pied d'un bloc (Alien pour les intimes de Bleau).
29 juillet
Camille a 6 jours et Lionel fête ses 38 ans !
30 juillet
2h30
1 semaine
Et les combles avec tout ça ???
En stand by pendant quelques jours (naissance de Camille le 23, déménagement de mon père le 24, courses le 25, sortie de Camille le 26, mariage le 27, Fontainebleau le 28), les travaux ont repris dans la joie et la bonne humeur, la peinture est terminée, il reste le carrelage et la peinture de la salle d'eau, et toutes les finitions (éclairages à installer, portes coulissantes à poser et à lasurer, peinture de la tête de lit, déco de la chambre de Camille, sols à poser), bref encore beaucoup de travail, et ce blog n'ira que jusqu'au 15 août, comme son nom l'indique !
Le bébé est terminé, les combles le seront-ils à temps ?
Que du bonheur
RépondreSupprimerBon vent à Camille et sa famille